L’heure est aux comptes et au bilan de cette échappée belle. Quelques chiffres d’abord avec 14 étapes programmées, et au final une seule étape qu’il a fallu couper en deux pour trouver un camping ou un hôtel libre sur notre trajet. 730km parcourus auxquels il faut ajouter les trajets des journées de repos ou la veille de partir à Montréal, ce qui fait encore une cinquantaine de km.

15km/h de moyenne. Même si nous n’avions pas d’objectif de vitesse, cela donne une idée de notre capacité journalière, autour de 50km. Un trajet avec des morceaux plats mais finalement assez vallonné dans l’ensemble, 5600m de dénivelé cumulé qui s’est bien fait sentir avec 15 à 20kg de bagages accrochés aux vélos. Pour 44h de selle, hors trajet durant les pauses. Avec une étape à 700m de D+ (48km vers le Lake George et la montée fatale à 10% sur 2km), et une étape à 80km.

100% des kilomètres parcourus sans aide par Josselin, et environ 50% réalisés par Roxane sans assistance paternelle (la fameuse corde souple), avec deux étapes totalement seule.

3kg de CLIF bar et barres nature valley (surtout la peanut butter des enfants), des fruits frais (bananes, bleuets, pêches en quantité), des fruits sec et amandes, et des bonbons.

0 crevaisons, aucun incident mécanique, seulement quelques graissages, réglages, serrages. L’équipement en pneus “touring”, anti-crevaison, a porté ses fruits chez toutes les marques testées : Schwalbe marathon pour les kids, Continental touring pour Guillaume, Michelin promax pour Marianne.

Et seulement quelques chutes sans gravité des enfants dont une belle gamelle de Roxane dans une ornières d’un des rares morceaux non bitumés, essayant vainement d’éviter une courgette se faisant la malle des sacoches de Josselin.

Au delà du bilan comptable, quelques impressions restent après ce trajet : la fatigue d’abord, surtout après l’étape finale marathon de 80km et 5h15 de vélo, mais que nous n’avons pas trop ressentie pendant le trajet. La fierté ensuite d’avoir fait défiler cet itinéraire et atteint notre but sans encombres, sans blessures. Les souvenirs plein la tête enfin avec une traversée de l’histoire nord-américaine, au fil des aménagement des guerres coloniales et d’indépendance, ou l’essor économique et touristique de la région du début du siècle avec ses vestiges que sont les canaux, les lignes de chemins de fer réhabilitées en piste cyclable; la traversée de la frontière Canada- Etats-Unis; des paysages très changeants et mémorables, une découverte de la ruralité du Nord-Est d.es Etats-Unis

Mais étonnamment, à part autour du lac Champlain, on aura rencontré assez peu de cyclistes et encore moins de randonneurs, surtout à partir du Lac George. Si les américains ont le contact facile lors de nos stops dans les commerces, fermes,  et engagent la discussion facilement, on aura assez peu partagé pendant la route ou dans les camping; ils devaient tous penser que nous étions des aliens! Nous remercions chaleureusement notre pote Séverin et ses visites régulières pour des soirées “coin du feu”.